You are currently viewing Analyse fondamentale : quels résultats vérifier dans le compte du résultat ?

L’analyse fondamentale en Bourse s’attarde grandement sur le compte du résultat d’une entreprise pour décider s’il faut acheter, conserver ou vendre une valeur.

Ce compte du résultat possède plusieurs chiffres complémentaires. Pour avoir une idée globale de la santé financière de l’entreprise, il est donc impératif de tous les regarder et de savoir les analyser. S’ils paraissent compliqués pour un néophyte, vous retiendrez bien vite les différences.

Commençons par le plus connu, mais pas le plus utile…

Le chiffre d’affaires

Le chiffre d’affaires regroupe toutes les ventes de l’entreprise. Pour simplifier au maximum, une société qui vendrait 100 millions de livres à 10€ aurait un chiffre d’affaires (CA) de 1 milliard.

Mais, en tant qu’investisseur, vous ne cherchez pas une entreprise qui fait du chiffre d’affaires, mais du bénéfice.

Le CA n’est donc pas le critère déterminant. Il reste néanmoins intéressant. Vous devez le comparer avec les années précédentes, avec les chiffres du secteur… Sa croissance ou son ralentissement importe donc davantage que son montant si vous visez des investissements sur le long terme.

Quand vous analysez un chiffre d’affaires, il est également essentiel de réfléchir en termes de « périmètre ». On parle souvent de « périmètre comparable » pour une analyse efficace.

Cette expression signifie que vous comparez les chiffres d’affaires dans une même situation. Cela ne prend pas en compte d’éventuelles acquisitions ou cessions de parties de l’entreprise.

Le chiffre d’affaires et les autres chiffres qui suivent sont souvent analysés à taux de change constant. Dans un monde globalisé, il serait en effet trompeur de penser aux résultats finaux sans en prendre compte le fait que les devises évoluent. Si le cours du dollar chute et que votre entreprise française fait un petit CA en euros par rapport à l’année d’avant, il est essentiel de savoir si cela est due à une perte de parts de marché ou si elle souffre simplement d’un dollar faible.

Le résultat d’exploitation

Aussi appelé résultat opération, le résultat d’exploitation correspond à la différence entre les ventes et les charges d’exploitation.

Ces charges d’exploitation comprennent :

  • les achats des matières premières
  • les charges externes (loyer, abonnements téléphoniques et internet…)
  • les taxes et impôts liés à l’activité
  • les salaires et charges sociales
  • les dotations aux provisions d’exploitation et aux amortissements.

Le résultat financier

Ce résultat financier correspond à la différence entre les gains financiers (participations dans d’autres entreprises, placements divers…) et les charges financières (paiements d’intérêts sur les emprunts, frais de trésorerie…).

Le résultat courant avant impôt

C’est le total de l’addition du résultat d’exploitation et du résultat financier. La somme peut être négative ou positive. Il faut savoir prendre du recul et analyser l’ensemble pour interpréter le résultat courant avant impôt.

Par exemple, un résultat courant négatif dû à un résultat financier mauvais (l’entreprise s’est beaucoup endettée et paie des intérêts élevés) est à relativiser si le résultat d’exploitation est forte hausse et prouve que la société devient majeure dans son secteur.

Le résultat exceptionnel

Il équivaut à la différence entre les produits et les charges sur des opérations en capital et les dotations exceptionnelles aux amortissements et provisions.

Son interprétation nécessite de connaître ce qui s’est passé dans l’entreprise. En effet, si la société a vendu sa participation dans une filiale, le résultat peut être très positif pour l’année en cours, mais cela ne signifie pas qu’il le sera l’année suivante. Pis, cela peut même signifier des revenus en moins.

Le résultat net

Chiffre souvent connu et maîtrisé par les investisseurs débutants, le résultat net est le profit ou la perte quand on compare les charges et les produits.

C’est le résultat de tous les calculs précédents, qui prend en plus en compte l’éventuelle participation remise aux salariés et l’impôt sur les bénéfices.

C’est sûrement le chiffre le plus important et le plus facile à comprendre. Mais comme dit précédemment, il est essentiel d’analyser également les résultats intermédiaires pour comprendre comment est constitué le résultat net et déterminé s’il est voué à se maintenir, progresser ou baisser.

Pour aller plus loin que les comptes de résultat…

Les chiffres précédents sont la base de votre réflexion dans l’analyse fondamentale, mais ce ne sont pas les seuls.

Vous devez également lire la valeur ajoutée. C’est la richesse réellement créée par l’entreprise. Elle comprend la production totale de l’entreprise (ventes et stocks) moins les consommations nécessaires pour produire.

Comme elle ne comprend pas les impôts, taxes, frais de personnel, dotations aux amortissements et provisions d’exploitation, la valeur ajoutée est connue avant le résultat d’exploitation.

L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) intervient juste après, et une nouvelle fois, avant le résultat d’exploitation. Il correspond à la valeur ajoutée, moins les impôts et taxes, et les charges de personnel.

Cela permet de calculer la valeur ajoutée qui revient vraiment à l’entreprise, une fois les salaires versés au personnel. Il est très proche du calcul de l’EBITDA, un chiffre adoré actuellement en Bourse, mais qui est anglophone et n’est pas officiel dans la comptabilité française. Pour info, l’EBITDA signifie « Earnings Before Interests, Taxes, Depreciations et Amortisations).

Dernier élément intéressant dans les comptes de résultat : la marge brute d’autofinancement. On l’appelle aussi la capacité d’autofinancement. Elle correspond à la somme du résultat net et de l’ensemble des dotations et amortissements. En d’autres termes, il s’agit des ressources internes de l’entreprise qui lui permettent ensuite de financer ses investissements. Les Anglos-Saxons appellent aussi cela le « cash-flow« , un terme souvent utilisé de nos jours par les investisseurs français.